Les
haies, destruction et renaissance
Une
humeur du Collectif pour la sauvegarde de la tête de bassin de St
Gengoux, 2012
Tandis
que de plusieurs régions (éloignées) désertifiées à force de
mauvaises pratiques industrielles et étatiques nous parviennent des
nouvelles de leur spectaculaire restauration par les populations, la
campagne française souffre d'une agression massive qui la menace
d'un nouvel appauvrissement de la faune, de la flore et des sols
("Restauration
des écosystèmes, restauration des sociétés", sur le site, et
en anglais sur le blog).
Sous
prétexte qu'ils sont "propriétaires"
du sol, des exploitants agricoles massacrent allégrement la
végétation : bords de rivières et d'étangs, boqueteaux, haies,
talus et chemins, tous les bocages. Leur obsession : exploiter le
moindre centimètre carré qui comptera dans l'attribution des
grasses subventions encourageant, là comme ailleurs, toutes les
dérives. Exemple parfait de détournement de l'argent public contre
l'intérêt général. Une question : l'imagerie satellite à
laquelle recourent les exploitants industriels ne contribue-t-elle
pas à leur faire davantage oublier la réalité du terrain et à
"optimiser"
leur "exploitation"
au détriment de l'écosystème ?
Après
une cinquantaine d'années de saccages imbéciles – mais très
rémunérateurs pour certains –, cinquante ans de ruine des
campagnes et de dénonciations répétées, les boqueteaux et les
haies sont encore couramment maltraités, les bords de route et de
chemin aussi. Des engins lourds sont utilisés par les communes, des
particuliers et même l'administration des routes. Ils témoignent
ainsi d'une vieille haine structurelle de la nature, d'une culture
anti-nature, sans aucune conscience de son absurdité et des dommages
produits à long terme. Tondre en brosse, style Légion étrangère,
l'ennemi de l'ordre et du "propre",
tout ce qui dépasse, brins d'herbe, coquelicots, bleuets, orchidées,
arbustes, arbres... Tout y passe. Même pendant la période de
nidification, des haies sont réduites à l'état de paillassons par
les "broyeurs"
conduits par des gens sans aucune formation leur permettant de
comprendre les végétaux et les animaux qu'ils abritent, sans
connaissance de la campagne et dénués du minimum de curiosité et
de sensibilité nécessaires au bon accomplissement de leur travail.
Mais
cela n'est pas tout. A l'incompétence s'ajoute l'inadéquation des
outils. A vrai dire, le massacre des haies est une nouvelle
illustration du déterminisme de l'outil sur la plupart des
comportements, voire sur les mentalités, au point de produire une
nouvelle incompétence. Des gens, nombreux, deviennent incroyablement
brutaux aux commandes d'engins brutaux. En l'occurence, les mâchoires
des "broyeurs"
industriels éclatent et déchirent les bois, jusqu'aux branches
principales et aux troncs. Deux techniques sont particulièrement
dévastatrices : les "broyeurs"
à
fléaux de chaînes
et les "broyeurs"
à
marteaux
dont les seules appellations permettent de deviner qu'elles ne
devraient jamais approcher un être vivant, fut-il végétal.
l'un des broyeurs utilisés par les services du département
Voici
un "broyeur"
à
lames.
Enfin, c'est ce qui est indiqué dessus. S'agirait-il d'une mention
mesongère destinée à tromper l'élu et le quidam ? En fait de
lames, on observe plutôt des pièces ressemblant à des marteaux,
pièces non fixées articulées sur des anneaux qui, mises en
rotation, frappent comme un fléau. A la fois fléau
et
marteau,
pas étonnant que le passage de cet engin soit tout aussi destructeur
que les fléaux de chaînes et les marteaux. Dans la mâchoire, les
longues fibres arrachées démontrent la nuisibilité de la
technique. D'une manière générale, toutes les machines mettant en
rotation un cylindre hérissé d'outils (nom générique : épareuses)
sont totalement inadaptées, nuisibles. Incompétence des conducteurs
d'engins dont j'ai pu voir le travail, donc, mais que dire de
l'incompétence des concepteurs, sans oublier celle de
l'administration et des élus qui donnent les ordres et semblent ne
s'apercevoir de rien ? Ignorance complète des végétaux, des
animaux, des écosystèmes, indifférence, j'm'en-foutisme, ou
pire...
Rien
n'est épargné par les travaux d'entretien avec les engins
industriels. Tout est broyé, même des jeunes arbres et des piquets
de clôture ! Tous les végétaux sont gravement blessés par ces
engins absurdes qui ne coupent pas, mais écrasent et explosent les
bois. Les branches, les troncs sont éclatés, fendus sous le choc,
parfois sur des dizaines de centimètres. Il n'y a pas meilleur pour
stimuler la propagation des parasites et des maladies des végétaux.
Après
le passage des Terminators, il n'y a plus de feuillage. Il n'y a même
plus de fruits pour la régénération et pour nourrir les animaux.
Les arbustes, la flore qui pousse à l'ombre et la micro-faune se
retrouvent sans aucune protection, à nu, exposés au rayonnement
solaire, au vent, en pleine sécheresse estivale, car
l'administration et la plupart des exploitants commencent à tout
ravager en août. Les insectes, les oiseaux et les petits mammifères
n'ont plus de protection. Leurs habitats et leurs ressources
alimentaires sont très fortement endommagés, voire détruits. Ils
se retrouvent exposés aux attaques de leurs prédateurs, en
particulier les rapaces qui, toujours grâce à l'agriculture
industrielle et à ses machines tueuses, ont proliféré. Pas
étonnant que les moineaux et les autres passereaux aient tant
régressé. Quelle chance pour les parasites des cultures ! Tout
l'écosystème – le bocage - régresse d'un coup.
Répété
chaque
année,
ce travail lamentable condamne les végétaux, les talus et les
chemins creux, les populations animales et l'ensemble du bocage au
dépérissement, et les campagnes avec.
A
quand l'interdiction des "broyeurs"
et autres engins lourds impropres à la taille des végétaux ?
A
quand l'interdiction de la taille en été ?
A
quand une formation obligatoire à l'écologie pour les exploitants
agricoles et les employés du réseau routier ?
Les
haies, le bocage, la faune et la flore sont des exemples où la
propriété privée doit s'effacer devant l'intérêt général, car
les biens communs (communaux)
transcendent la propriété. A vrai dire, on peut faire exactement la
même observation pour les sols. L'exemple de la dégradation des
sols et de leur pollution par des exploitants industriels démontre
que c'est la communauté qui souffre de leurs mauvaises pratiques et
doit ensuite payer pour la restauration.
Un
très bon document de la Ligue pour la Protection des Oiseaux Loire
Atlantique :
loire-atlantique.lpo.fr
entretien_des_haies2
Pour
choisir et planter une haie...
un
guide
conseils
accessible sur le site de la province du Brabant Wallon :
<a
href="http://www.brabantwallon.be/fr/Qualite-de-vie/Environnement/">http://www.brabantwallon.be/fr/Qualite-de-vie/Environnement/</a>
Arbres
et paysages d'Autan,
association d'agriculteurs du Lauragais soucieux de restaurer le
paysage et de préserver leur environnement :
<a
href="http://www.arbresetpaysagesdautan.fr/spip.php?rubrique13">http://www.arbresetpaysagesdautan.fr/spip.php?rubrique13</a>
Sur
le site Futura Science, un très bon Plaidoyer
pour la haie,
par Frédéric Fève :
<a
href="http://www.futura-sciences.com/fr/doc/t/zoologie-1/d/plaidoyer-pour-les-haies-decouverte-du-cincle-plongeur_294/c3/221/p2/">http://www.futura-sciences.com/fr/doc/t/zoologie-1/d/plaidoyer-pour-les-haies-decouverte-du-cincle-plongeur_294/c3/221/p2/</a>
Toujours
sur ce sujet : un bon article de François Eeckman dans le numéro
d'automne 2009
de la revue de l'association Maisons
Paysannes de France
:
"Entretien
périodique des bords de route : arrêtons le massacre !"
François
Eeckman nous apprend l'existence d'un autre matériel aux effets
sensiblement aussi dévastateurs : le lamier
à scies
circulaires. Il termine heureusement sur une annonce optimiste : des
gens se mobilisent pour faire évoluer les techniques et les
pratiques.
Les
oiseaux au jardin,
quels arbustes, le nourrissage...
<a
href="http://www.lesbeauxjardins.com/Oiseaux/jardin/arbustedecor.htm">http://www.lesbeauxjardins.com/Oiseaux/jardin/arbustedecor.htm</a>
Tressage,
plessage, plessis, châtaignier, osier,
Comment
tresser des clôtures, des claustras, des bordures de jardins
moyenâgeux, des fascines... pour le style, l'esthétique, créer des
formes originales, et pour la santé des cultures.
“Le
plessage de la haie champêtre : clôture vivante” par la Maison
Botanique et l’Association Passages :
Maison
Botanique
41270 Boursay - tél. : 02 54 80 92 01
Association
Passages
: Franck Viel - Le Champ Feuillet 72400 Avezé - tél. : 02 43 71 87
49
des
sites :
haiesvives.org
missionbocage.com
engelleben.free.fr
promhaies.net
afahc.fr
Association
Francaise Arbre et Haie Champêtres
le 24 juin 2012
comuniqué de la CAPEN 71 (Confédération des Association pour l'Environnement et la Nature en S&L)
EPANDAGES AERIENS DE PESTICIDES : DANGER
Des sociétés vont demander des dérogations pour réaliser des épandages aériens sur des vignes du mâconnais et certainement ailleurs pour le maïs. Cette pratique est particulièrement dangereuse pour notre santé et menace aussi fortement les abeilles.
Une directive européenne du 21 octobre 2009 et la loi Grenelle II du 13 juillet 2010 interdisent l'épandage de pesticides par voie aérienne. Cependant, depuis la signature de l’arrêté du 31 mai 2011 relatif aux conditions d’épandage par voie aérienne, des produits mentionnés à l’article L. 253-1 du Code rural, les préfets sont autorisés à délivrer des dérogations annuelles aux sociétés qui souhaitent réaliser ce type de traitement. Dans la région Bourgogne, les sociétés et syndicats agricoles n’en sont pas à leur coup d’essai et continuent de demander des dérogations afin de pouvoir verser, de manière irresponsable comme ces dernières années en Bresse, des pesticides depuis des hélicoptères et des avions. Le problème est d’autant plus grave, d’un point de vue sanitaire, quand cette pratique est réalisée à proximité d’habitations, quand les enfants sont en vacances. Or, nous n’avons aucune indication de la localisation des surfaces d’épandage et la population est mal ou pas du tout informée.
France Nature Environnement et la CAPEN s’opposent donc fermement à ces dérogations délivrées par les préfets qui vont à l’encontre du plan Ecophyto dont l’objectif était de réduire de 50% l’usage des pesticides en France à l’horizon 2018. Nous militons activement contre l’utilisation massive de produits phytosanitaires dans l’agriculture car le constat sur l’environnement est accablant, particulièrement dans le Val de Saône et le bassin versant de la SEILLE .
Les pesticides déversés depuis les airs, sont soumis à la circulation du vent et n’atteignent pas leur cible dans 25% à 75% des cas (1). Les produits de traitement sont déviés vers les habitations situées parfois à 50 mètres ou plus du lieu d’épandage, polluent aléatoirement les cours d’eau et participent à l’extinction des abeilles. Lorsque l’on se dit que ces dernières sont responsables à plus de 80% de la pollinisation des fleurs et des fruits de la planète. Les traitements se font potentiellement courant juillet, une période à haut risque pour les insectes pollinisateurs (cf arrêté ministériel « abeille » du 28 novembre 2003).
Ces dérogations sont soumises à consultations publiques et les citoyens peuvent donc exprimer leur opposition vis-à-vis de l’épandage aérien qui tend à se généraliser dans les préfectures et sous-préfectures. Les épandages doivent être déclarés 5 jours au plus tard avant la date du traitement prévu, ce qui empêche de connaître précisément les conditions météo.
Nous conseillons donc de se rendre sur le site Internet de la préfecture (mentionnée en note de bas de page) ou directement sur place, afin de consulter les demandes de dérogation ( affichées en mairie ? ) et de joindre ses observations. Ces documents sont théoriquement mis à disposition du public pendant une courte période (2).
La CAPEN incite donc ses associations fédérées à être particulièrement vigilantes et à utiliser la fiche sentinelle pour lui signaler ces épandages dans les meilleurs délais ( localisation précise, témoignages, photos, conditions météo et topographie ..etc) . Rappelle que l’arrêté du 31 mai 2011 prévoit que l’opérateur respecte une distance de 50 m minimum des habitations, jardins, réserves naturelles, points d’eau,…et doit prévenir les syndicats apicoles 48h avant. Cet arrêté prévoit également une information préalable du public et de la commission départementale compétente ( CODERST ). Or la CAPEN est pour le moment écartée de cette instance.
(1) Etude INRA réalisée en 1997. Expertise scientifique collective "Pesticides, agriculture et environnement"
(2) Site préfecture : www.saone-et-loire.gouv.fr
Contacts :
thierry.grosjean5@wanadoo.fr
evelynejaninet@orange.fr
Pour aller plus loin dans l’information :
* www.fne.asso.fr - www.ogm-abeille.org
SENTINELLE DE L’ENVIRONNEMENT 2012
FICHE DE SIGNALEMENT
Après avoir constaté une infraction supposée, et le cas échéant averti les autorités compétentes(*), envoyez au plus vite les informations suivantes afin que nous puissions intervenir et/ou suivre le dossier. Joignez tout complément d’information qui vous paraitra utile, ainsi que des photos datées et localisées (ne pas les prendre depuis une propriété privée).
VOS COORDONNEES :
Nom :……………………………………………………..Prénom :…………………………………………………
Adresse :……………………………………………………………………………………………………………………………………
Numéros de téléphone :…………………………………………………………………………………………………
Courriel : ……………………………………………………………………………….
□ J’accepte que mon témoignage nominatif puisse être utilisé au cours d’une procédure en justice
La CAPEN s’engage à respecter l’anonymat des sentinelles de l’environnement. Sans leur autorisation, les informations nominatives restent à l’usage exclusif de la CAPEN et ne sont divulguées sous aucun prétexte.
COORDONNEES DE TEMOINS :
LOCALISATION DE LA DEGRADATION DE L’ENVIRONNEMENT OBSERVEE
Commune et adresse :…………………………………………………………………………………………………………
Lieu-dit : ……………………………………………………Autres indications utiles :
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
DATE et HEURE DE LA DEGRADATION OBSERVEE
( dans la mesure du possible, joindre un croquis ou extrait de carte )
(*) Mairie, Préfecture, ONCFS, ONEMA, gendarmerie…( voir adresses utiles ).
TYPE D’ATTEINTE A L’ENVIRONNEMENT :
Indiquez ici le type de dégradation observée ( pollution d’une rivière, dépôt sauvage de déchets, brûlage, coupe rase, arrachage de haie, quads hors piste, atteinte aux espèces sauvages, travaux en zone humide …), ainsi que les éléments éventuels pouvant permettre d’identifier les auteurs.
ADRESSES UTILES (Prévenez-nous de toutes vos interventions, datées et gardez-en des copies – Les éléments à indiquer sont les mêmes que ceux de cette fiche, en évitant de nommer l’auteur de l’infraction ou en mettant au conditionnel)
ONEMA ( connaissance et surveillance des milieux aquatiques )/ 18 rue des Prés 71300 MONTCEAU les Mines – tél : 03 85 55 09 43 – courriel : sd71@onema.gouv.fr
ONCFS ( police de l’environnement et de la chasse ) / 14 rue des Prés 71300 MONTCEAU les Mines – tél : 03 85 58 32 80 – courriel : sd71@oncfs.gouv.fr
PREFECTURE : 196 rue de Strasbourg 71021 Mâcon Cedex 9 – site : www.pref71.fr – Bureau de l’environnement : dd71-sante-environnement@sante.gouv.fr – tél : 03 85 21 67 31
Vous pouvez aussi faire constater les faits par votre gendarmerie (17) : chaque brigade doit compter un référent « environnement et santé » (RAESP)
Sur la base de 2 textes : le Code de l’environnement et la réglementation sanitaire départementale
ENVOYER DANS LES MEILLEURS DELAIS POSSIBLE A :
CAPEN 71 – 7 rue de la Reppe 71370 OUROUX S/SAÔNE
Courriels : reseau.capen71@orange.fr
thierry.grosjean5@wanadoo.fr
Tél : 03 85 96 84 51 ou 09 71 38 89 64 ( le matin )
(répondeur – soyez bref et laissez vos coordonnées)
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