samedi 28 juin 2014

Sens dessus dessous décembre 2016 - été 2017

"Faire de la France un pays exemplaire en matière de reconquête de la biodiversité" 
4 décembre 2012 (mis à jour le 18 décembre 2012) 
Ministère de l'Ecologie, du développement durable et de l'énergie 
http://www.developpement-durable.gouv.fr/Constats-et-objectifs,30223.html 

En réalité, voyons un peu ce qui se passe sur le terrain... 









Autres dossiers et anciennes publications de la rubrique Sens dessus dessous :




et l'étude sur le saccage d'une tête de bassin versant :

L'eau perdue de Saint Gengoux le Royal : 
l'engrenage exemplaire de la dégradation du bien commun 


L’eau perdue de Saint Gengoux le Royal - première partie : le Ruisseau de Nolange


L’eau perdue de Saint Gengoux le Royal – seconde partie




et encore...

La lettre du collectif et des associations de Bourgogne et du Bassin Rhône Méditerranée adressée en septembre 2014 aux différentes administrations compétentes en matière de protection de l'eau et de l'environnement pour la Saône et Loire et la région Bourgogne (nous attendons encore une réponse).
https://renaissancerurale71bis.wordpress.com/2015/10/17/11/
 
- Pesticides, destruction de haies, autres dégradations... Réagir 
http://renaissancesrurales.blogspot.fr/search?updated-min=2012-01-01T00:00:00-08:00&updated-max=2013-01-01T00:00:00-08:00&max-results=4 


- ALTERNATIVES pratiques et constructives
sur ce blog, mais accès direct :
http://renaissancerurale71.wordpress.com/2014/10/20/alternatives-pratiques/















ni centres commerciaux




Présentation succincte de l'affaire de Saint Gengoux :









décembre  2018





Gilets Jaunes
Des commentaires déconnectés du réel, en veux-tu ? En voilà !

"(...) dans ce monde hyper médiatisé et connecté, sommes-nous, en tant que nation simplement, capable de nous parler, de nous comprendre, de nous croire ?"
Thomas Legrand sur France Inter, 5 déc. 18, 7H40

Cette interrogation est formulée après une attaque sans nuance contre "les réseaux sociaux" accusés de ne véhiculer que des fausses nouvelles, des fantaisies, voire des manipulations. Certes il y en a, comme partout.

Justement, c'est amusant de la part de l'acteur d'un grand media qui nous a gâté en la matière - lui-même - d'ailleurs en participant à la désinformation sur 68 et la suite (ci-dessous, son intervention du 16 mars *) !

Thomas Legrand ignore sans doute que cela fait quelques dizaines d'années seulement que la falsification générale est en marche, et que ses conséquences sont visibles...

La France est devenue une société froide



"capable de nous parler, de nous comprendre, de nous croire ?"
Dans une société mise sous le boisseau par des armées d'imposteurs professionnels au service de la grande exploitation, et cela depuis des dizaines d'années ? ! 

Espèces, écosystèmes, biosphère... l'état du vivant, qui s'effondre sous les coups furieux de la globalisation capitaliste, donne une petite idée de la santé des sociétés humaines : déstructurées culturellement, mentalement, physiquement. 

*  CSG... vers la guerre des générations ?
https://www.franceinter.fr/emissions/l-edito-politique/l-edito-politique-16-mars-2018
Cela appelait un commentaire :  

Révisionnisme

Vendredi 16 mars 2018, dans l’un des media où l’on s’étend volontiers sur le péril que feraient courir les « fake news » à la démocratie, Thomas Legrand s’est lancé dans une étonnante série d’approximations *.

Selon lui, « la génération qui avait 20 ans en 1968 » aurait :
- connu la croissance et le plein emploi,
- a pu emprunter pour se loger, à une période de forte inflation, c’est-à-dire des facilités de remboursement,
- connu une période de libération des mœurs,
- a bénéficié d’avancées de droits et libertés sans précédent...

Les bourgeoisies, sans doute. Pas les autres ! Ceux qui ont fait « le plus gros mouvement social et ouvrier » et quelques autres mouvements avant et après n’ont pas connu cette « grâce » ! Ils ont surtout connu l'inverse de ce joli catalogue, avec quelques coups de matraque et lampées de gaz lacrymo pour faire passer les frustrations et autres difficultés du quotidien.

Mais où Thomas Legrand a-t-il été contaminé par ces "fake news" et par qui ?
Gageons qu'il s'agit de quelqu'un qui, convenablement questionné, pourrait nous en apprendre beaucoup.
* CSG... vers la guerre des générations ?
https://www.franceinter.fr/emissions/l-edito-politique/l-edito-politique-16-mars-2018

à propos des confusions, des amalgames, des mises en cause générales pour atténuer les dérives de quelques-uns : 2001 : La liberté démasquée

Heureusement, Thomas Legrand tempère un peu : « Mais ce tableau de la génération bénie doit être pondéré par la réalité de la vie d’aujourd’hui, d’une certaine déshumanisation des rapports sociaux qu’elle subit de plein fouet ». En effet ! Mais… mais certains qui, par stratagèmes, sont arrivés en position de pouvoir y sont pour beaucoup.

Mais le pire est venu quand Thomas Legrand a gratifié son auditoire d’une pure réécriture de l’histoire : « la génération bénie (…) a pu jouir sans entrave des biens de consommation, sans se sentir coupable, ni en imaginer l’impact sur la biodiversité et le climat… ».
Ahurissant. Dire cela de la génération qui a donné naissance au mouvement écologiste est proprement ahurissant ! Et révélateur...

Effacée la nouvelle gauche qui a parcouru le monde – même la France ! – à partir de la fin des années cinquante. Effacée sa composante écologiste qui rassemblait tous les courants.

à propos : Mouvement écologiste ? Nouvelle gauche ? Contre-culture ? Culture écologiste ?

et encore : Une mémoire du mouvement écologiste 1 : 1944 – 1971

plus encore : 1969-1973 – FOURNIER précurseur de l’écologie
http://planetaryecology.com/fournier-precurseur-de-lecologie/

Thomas Legrand n’a pas inventé cela tout seul. Déjà, d’autres affirmations toute aussi fausses avaient trahi la provenance de sa désinformation. Trop jeune pour avoir connu l’époque, il a été pollué par les nombreux révisionnistes de l’histoire contemporaine qui écologisent les tueurs sociaux d’hier, effacent les lanceurs des alertes écologistes, remplacent, détournent, défigurent… à tour de bras, d’articles, de bouquins, de conférences, de cours magistraux, pour interdire toute nouvelle émergence du mouvement et de sa culture. Né en 1963, Thomas Legrand peut même avoir profité de cours donnés par l’un des premiers falsificateurs : comme il se doit, la falsification a accompagné le sabotage du mouvement social - des écrits propagandistes ont commencé à paraître avant la fin des années 1970 et il y en a eu une grosse bouffée au début des années 1990, quand le mouvement écologiste semblait pouvoir renaître

Résultat : à son tour, Thomas Legrand glisse des « fake news » dangereuses dans les oreilles des 3 millions et demi d’auditeurs de la matinale de France-Inter.
(1) éditorialiste politique de France Inter d’ordinaire mieux informé







Gilet Jaunes et « démocratie représentative »

Beaucoup appellent à une structuration du mouvement pour trouver des interlocuteurs. Comme si un mouvement social n’était pas une forme d’organisation, une organisation dynamique, holistique… Les donneurs de leçons ne seraient-ils pas de ceux qui profitent d’un système « représentatif » qui a confisqué la parole à la plupart ?

(…) "Magouiller les assemblées générales, les élections, c'est le jeu de la démocratie ! Je l'ai fait moi-même".
(Un gauchiste des années 70 qui fut un soutien de René Dumont (!). Il a grimpé, depuis, au sommet de la hiérarchie universitaire) 
"(...) la grande imposture commence avec la sélection de la représentation qui, dès l'origine, avant même que l'on puisse deviner qu'il puisse y avoir un enjeu, élimine les lanceurs d'alerte, les résistants et tous les défenseurs du bien commun. (...)

(...) La colonisation et le formatage des corps intermédiaires par des formatés et des asservis a permis d’inscrire dans le marbre le détournement de l’État et de tous les réseaux complémentaires.

Tous les personnels des institutions et autres formations de pouvoir ont été changés, ou gagnés à la cause capitaliste. Pour pérenniser les détournements, l’enseignement préparatoire à ces postes a été modifié de façon à conditionner les futures « élites« . Il s’agit de fausser leurs perceptions pour détourner leurs motivations vers le service de l’exploitation à outrance. C’est pourquoi une histoire des mouvements sociaux profondément révisée est enseignée partout, et pourquoi ses « enseignants » fuient à tire d’aile quand on les aborde ingénument en tentant de leur apporter de l’information. C’est donc un travail profond sur les déterminants de la conscience qui a été mis en oeuvre dès le lancement du Congrès de la Liberté de la Culture et autres structures d’accompagnement de la globalisation capitaliste. Tous les autres – le peuple – n’ont pas été oubliés. La désinformation, le langage orienté, qui valorise les fonctionnements nuisibles*, et la propagande n’ont cessé de limiter leur horizon, de réduire leur capacité de compréhension des stratégies et des enjeux, et, donc, leur capacité d’exprimer une critique et des projets, de construire une véritable résistance et une alternative. En voulant tuer l’intelligence collective, les réseaux de la prédation ont réussi à alimenter le désespoir et les dérives extrémistes.

* entre autres, « niveau de vie » et, pire, « pouvoir d’achat« , « échelle sociale« , « ascenseur« , « déclassement« , qui réduisent tout à une question d’argent et de pouvoir capitalisé. (...)"






Ce que fait apparaître le mouvement des Gilets Jaunes
Les commentaires vont bon train ! Et de gloser sur l’« absence d’organisation », les hésitations, des maladresses… Toutes critiques qui révèlent surtout le conditionnement de leurs auteurs à la capitalisation des pouvoirs confisqués. Cela rappelle d’autres épisodes du mouvement social et les opérations de récupération et de détournement qui nous valent, aujourd’hui, de compter les effondrements en série...
Quand j’entends le mot « structure » : planetaryecology.com













novembre  2018




les gilets jaunes ont bon dos !
Confusion politique cultivée aux heures de grande écoute

Sur France Inter ce samedi 24 novembre, revue de presse de 8H30, à propos du mouvement des « gilets jaunes » : « (…) des classes moyennes qui s’enfoncent dans la précarité, des retraités étranglés et, bien sûr, le ras-le-bol des taxes… Une France qui n’arrive plus à boucler ses fins de mois, qui s’oppose à une autre, plus aisée, qui considère que la préservation de la planète est plus importante que le coût de l’essence… » Et d’enchaîner en constatant « Une cassure entre deux France.« 
Frédéric Pommier aurait été inspiré par « l’analyse du politologue Jérôme Fourquet dans LE PARISIEN » (1)
« une autre (France), plus aisée, qui considère que la préservation de la planète est plus importante que le coût de l’essence« 
Depuis quand « La France aisée » se préoccupe-t-elle de la santé de la planète ? Pour rester dans le schéma caricatural répété par le journaliste de France Inter, ce ne sont pas les victimes du système qui ont créé les conditions de l’effondrement biologique et climatique, c’est la France aisée. Ce sont les catégories « aisées« , les classes prédatrices, qui ont cassé les mouvements d’alerte pour imposer la globalisation. Elles sont les premières responsables du désastre écologique (2).
Même en cette période d’effondrements spectaculaires, nous n’avons encore rien vu qui annonce une prise de conscience à la hauteur de la situation.
On le sentait venir depuis que la propagande du gouvernement de l'ultra-capitaliste a fait passer les augmentations de taxes pour les mesures d’une « transition écologique » (!). Il est vraisemblable que dans le cadre électoraliste, l’affaissement des partis politiques et la montée des environnementalistes et des mécontents, a inspiré cette manœuvre pour, une fois encore, tenter de décrédibiliser tous ceux qui parlent peu ou prou d’écologie, tout en dissimulant les responsabilités .



(2) Les écologistes – justement – et tous les lanceurs d’alerte, dans tous les domaines, l’expérimentent depuis une petite cinquantaine d’années :
 


comment le capitalisme a effacé la nouvelle gauche









"Fiscalité écologique" ? 
Hum... 
comment l’État et les lobbies ont mis en place le « tout diesel »



La grande majorité du parc automobile français est aujourd’hui équipé en diesel, malgré les conséquences détestables du gazole sur la santé publique et les coûts faramineux engendrés pour la société. A qui la faute ? Depuis les années quatre-vingt, responsables politiques, industriels et professionnels du transport n’ont eu de cesse d’encourager le développement du moteur diésel, tandis que le potentiel fortement nocif — voire cancérogène — de ses émissions était connu dès les origines, et que les études à charge ont continué à s’accumuler. Plus récemment, le gouvernement a annoncé un futur alignement des prix de l’essence et du gazole. Faut-il y voir – enfin – un changement de cap après trente années d’erreurs ?
La France adore le diésel. Dans l’hexagone, 65 % des véhicules particuliers fonctionnent avec ce carburant, ce qui en fait une exception rare. Le second champion européen, l’Allemagne, reste loin derrière, avec environ 45% de véhicules roulant au gazole. Mais aux vingt millions de voitures particulières qui sillonnent les routes françaises, il faut encore ajouter cinq millions d’utilitaires, et des centaines de milliers de poids lourds, dont la majorité roulent au diésel. Sans oublier les bus, dont les gaz d’échappement font tousser les cyclistes qui, dans de nombreuses villes, partagent les mêmes couloirs de circulation. Car le diésel n’est pas bon pour la santé. Et on le sait depuis fort longtemps.

En 1983, au début du premier septennat de François Mitterrand, sort le rapport « Roussel », du nom du professeur de médecine qui le coordonne. Commandé par la ministre de l’environnement Huguette Bouchardeau, ce rapport met en garde contre les risques de pollution particulaire et de cancers liés au diésel. A l’époque, seulement 10 % du parc roule au gazole. Mais le gouvernement de Pierre Mauroy semble alors avoir d’autres préoccupations. La santé publique passera au second rang. (...)









Un mois d’octobre estival et très peu de pluies : 2018 pourrait entrer dans les annales des années les plus chaudes. Doit-on craindre une pénurie d'eau en France?

Durant cette émission, il est affirmé que l'on ne détruit plus de zones humides sous le béton et le bitume !

ce supermarché vient d'être construit dans le lit du ruisseau de la cité



Chaque année, on bétonise l'équivalent de 6 fois Paris

https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite-de-6h20/l-invite-de-6h20-15-novembre-2018






Oh là là ! Quelle surprise ! Les zones humides !



48 % des zones humides du Bassin Méditerranéen ont disparu depuis 1970
source FAO



48 % en 50 ans !
 





Comment ? Qui ? Pour quoi faire ? Quels résultats ?



Point besoin d’aller voir de l’autre côté de l’horizon, au-delà des eaux bleues. Le Bassin Méditerranéen comprend le sud de la France et avec le bassin de la Saône, s’étend vers le nord presque jusqu’à Epinal, Vittel et Langres. Tout ce qui se passe dans ce territoire concerne l’aval, Méditerranée comprise.



Or, ce qui s’est passé là, ce qui s’y passe encore, est souvent très triste. Le constat balaye vite la croyance inculquée en une France pays-de-droit-doté-d’une-administration-probe-et-efficace.



Une histoire en tous points exemplaire, une histoire révélatrice des connivences malfaisantes qui saccagent tout depuis des dizaines d’années :



L’exemplaire destruction d’une tête de bassin versant

Comment en sommes-nous arrivés à la pollution de toutes les eaux et de tous les sols, à l’effondrement des populations d’insectes, d’oiseaux et de mammifères, à la dérive climatique, à l’eau rare et chère… bref à la dégradation généralisée que chacun peut maintenant constater ?



Pour bien le comprendre, se pencher sur les dérives locales, même à petite échelle, est tout aussi édifiant que l’étude des dérives planétaires.
(...) 
Il était encore possible de sauver, de réhabiliter et de relancer sur des bases saines. C’est ce qui a été plusieurs fois proposé à Saint Gengoux depuis les années 1970, et probablement avant. Mais, alors que, enfin, les vigies officielles s’aperçoivent de l’effondrement du vivant (populations aquatiques, amphibiens, insectes, oiseaux… biomasse *) et de ses conséquences climatiques, les solutions ont toutes été rejetées avec mépris – un mépris vertical – par des gens qui semblent ignorer la notion même de bien commun et plus encore ses dynamiques ; ou que, seule, leur « réussite matérielle » motive.









octobre  2018




Destruction des campagnes sous bitume et béton, 
et crues éclair

Une inondation éclair a frappé le village de Trèbes en plein milieu de la nuit de dimanche à lundi. Le niveau de l’Aude a monté d’un mètre toutes les heures, atteignant 7,68m ce matin. Les températures anormalement élevées de la mer Méditerranée ont provoqué des pluies diluviennes sur le fleuve et ses affluents.


extrait :
Interrogés sur le passé récent de la commune, la plupart semblaient frappés d’aphasie. Même les inondations étaient dissimulées ! Y compris les plus récentes figurant au Journal Officiel. Elles étaient carrément niées parmi les élus et leur entourage. Tout comme l’existence du ruisseau dans l’espace convoité par la grande distribution. « Jamais vu d’eau là ! » a osé affirmer un ancien en montrant l’emplacement du ruisseau sacrifié auprès duquel il avait vécu plus de la moitié de son âge, quand le ruisseau coulait libre et plein de vie. Mais, un peu plus tard, il avouera avoir été de ceux qui avaient voulu la destruction du ruisseau… Le ruisseau de son enfance, celui le long duquel il avait joué, où il avait profité de l’ombre de sa superbe ripisylve arborée, où il avait pêché, où il avait cueilli le cresson (devant la ferme de ses parents), celui que ses parents et les parents de ses parents, et une lignée de longue culture, lui avaient transmis en bonne santé, avec son eau bonne à boire, ses écrevisses, ses poissons, ses libellules… Comment cette rupture avec une culture séculaire et cette volonté féroce de destruction du bien commun ont-elles pu naître, grandir et s’imposer ?
Les inondations ? Elles sont généralement niées, même par ceux qui en ont été témoins. Alors, les inondations cinquantenaires, centenaires... On se gausse de vous quand vous les rappelez !

http://planetaryecology.com/50-ans-de-destructions/





Alerter, informer, démontrer ne sert à rien dans une population déculturée, oublieuse du bien commun et de son histoire, obnubilée par la consommation d'espace et de "biens" généralement nuisibles. Elus et administrations continuent de construire et d'autoriser en dépit des règles dans les zones inondables. Exemple d'une crue éclair : https://www.youtube.com/watch?v=eFCuCrHtmq0









Contre le réchauffement climatique, le GIEC appelle à des transformations sans précédent

Villes, industries, énergie, bâtiment… tous les secteurs sont appelés à s’atteler à de « profondes réductions d’émissions » : rester à 1,5°C demandera « une transition rapide » et d’une ampleur « sans précédent ». Le GIEC insiste sur l’énergie – charbon, gas, pétrole étant responsables des trois quarts des émissions. Et propose plusieurs scénarios chiffrés incluant différentes combinaisons d’actions. Pour la climatologue Valérie Masson-Delmotte, citée par l’AFP, c’est « un constat lucide et difficile : la politique des petits pas ça ne suffit pas ». « Il nous dit ‘si on n’agit pas maintenant, on va vers un monde où on sera en permanence en gestion de crises' », dit-elle. « Il y a des actions en cours dans le monde, mais il faudrait les accélérer. La vraie question de la faisabilité c’est celle-là: les gens sont-ils prêts à agir, et y aura-t-il assez de volonté politique collective ? »
https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/climat/le-giec-appelle-a-des-transformations-sans-precedent_128310



Pendant ce temps-là…

censures, omerta, sabotage des actions d’alerte, falsifications… l’étouffement du mouvement social continue imperturbablement,
et les destructions, les installations nuisibles se poursuivent avec entrain. 

Par exemple :

(…) Depuis une quarantaine d’années et plus, les luttes pour sauver cette cité médiévale et son écosystème ont évolué (ou plutôt régressé) comme d’autres alertes à plus grande échelle, comme celle de l’amiante et des autres polluants, comme l’alerte écologiste… Et, à cette petite échelle aussi, la mémoire a été perdue ou dissimulée. Comme effacée. Cela n’est pas une coïncidence. Comme pour les alertes de grande ampleur, rien n’a été épargné pour que les mobilisations villageoises échouent et ne renaissent pas. (…)

Eaux vives et espaces humides, sols vivants et terres agricoles, biodiversité, continuité écologique, sécheresse et réchauffement climatique, dispersion de l’habitat et désurbanisation (avec lotissements pavillonnaires) *, déplacements motorisés et consommation d’énergie fossile, encombrement des véhicules individuels, patrimoine architectural, dynamisme artisanal et commercial, etc. depuis le début des années 1960, aucune contribution à l’effondrement global n’a été oubliée par les « décideurs » de cette petite communauté (10). Comme à grande échelle. Le parti de la globalisation capitaliste – celui du profit personnel et immédiat contre la vie – a remporté chacune des batailles en bernant tout le monde, puis en s’efforçant de tout effacer derrière lui. Cela laisse peu d’espoir sur la possibilité d’une rémission.
  • dans une cité qui a été un exemple d’urbanisme médiéval et renaissance, la surface construite depuis la fin des années 1970 a plus que doublé, sans continuité architecturale, urbanistique, écologique avec l’ancien !



















septembre 2018
 



Planification de la déliquescence

Quand on approchait la rivière, on déposait dans les fougères
Nos bicyclettes
Et on se roulait dans les champs, faisant naître un bouquet changeant
De sauterelles, de papillons et de rainettes
Pierre Barouh, Francis Lai


J’ai connu cet enchantement dans la campagne de mon enfance.

La campagne palpitait de tous côtés. Chaque pas révélait de nouveaux êtres. Nous avions plein de voisins à poils et à plumes, jusque dans la maison habitée par des moineaux et des chauves-souris. Dans le jardin, chaque pelletée de terre grouillait de vies. Et la musique de tous ces elfes nous accompagnait du matin à la nuit (1).

C’était hier et ce temps semble déjà révolu. Beaucoup se trouvent privés de ces perceptions et de la familiarité avec le vivant. En particulier les enfants qui, même dans les campagnes, sont désormais amputés de cette connaissance et des développements correspondants, donc de la capacité d’identifier les changements inquiétants.

Depuis les années 1970, chaque nouvelle visite à la campagne révèle de nouvelles disparitions, de nouveaux dégâts. Depuis une vingtaine d’années, ici même (en France), la régression s’accélère de façon frappante – comme en écho aux nouvelles alarmantes en provenance des forêts primaires, des récifs coralliens, des sols et des eaux de toute la planète. La dernière visite a révélé une raréfaction stupéfiante des moineaux, des hirondelles, des insectes, etc. Par contre, la campagne continue à être recouverte de bitume et de béton (lotissements qui semblent sortis des années soixante, zones commerciales des lobbies, parkings, hangars, ronds-points…) et la population des gros véhicules automobiles conduits par des irresponsables a énormément augmenté.

Partout, la régression est devenue effondrement tandis que, grâce à l’hyper-mécanisation et à la concentration du capital détourné par la libre circulation des capitaux et la spéculation financière, « l’exploitation des ressources » devenait mise à sac généralisée des biens communs et destruction définitive.

Pendant ce temps, « On s’évertue à réanimer un modèle économique marchand qui est la cause de tous ces désordres » a dit Nicolas Hulot en démissionnant. C’est encore pire qu’il le dit. Ce système marchand et financier n’a pas besoin d’être réanimé ; sa principale production : l’effondrement généralisé, en témoigne. Nicolas Hulot semble méconnaître que ledit système a été installé depuis des dizaines d’années avec la collaboration de la plupart des organisations politiques, y compris à gauche et à l’extrême-gauche. Et, même s’il en retrouve les accents, sans doute ignore-t-il complètement l’histoire de la nouvelle gauche écologiste qui portait l’esprit, le paradigme et les alternatives qu’il évoque. Qui sait l’effacement du mouvement écologiste par ceux-là mêmes, et leurs héritiers, dont Nicolas Hulot et quelques commentateurs attendent encore quelque chose (2) ? Qui voit encore la relation entre ce sabotage culturel, politique, social, et l’actualité ?

Le modèle de la domination de la nature et de sa réduction quantitative et mécaniste en une masse informe d’objets hétéroclites (Theodor Adorno et Max Horkheimer), donc la culture qui fonde le système mortifère peut, depuis 40 ans, baigner chaque jour la plupart des cerveaux. C’est pourquoi le « modèle économique marchand« , cette « croissance marchande » voulue même par de prétendus « continuateurs de 68 » (3), est toujours le principal soucis des seuls qui, à tous les niveaux de la désorganisation ambiante, ont la possibilité de s’exprimer et de décider.

Maladroitement, Nicolas Hulot a pointé l’absence d‘un mouvement pour soutenir la mutation nécessaire : « Qui ai-je derrière moi ?« . En effet, il n’y en a pas. Plus exactement, il n’y a plus le mouvement qui devrait correspondre à la gravité extrême de la situation. Car il a existé… il y a cinquante ans. Il n’y a plus rien aujourd’hui parce qu’il n’y a plus l’inventivité et l’enthousiasme que donne la capacité d’agir. Tout cela a été effacé systématiquement en nous rendant totalement impuissants, générant une dépression collective.

L’objectif fixé par les stratèges de la jeune CIA mise au service de la conquête capitaliste a été réalisé : conquérir l’esprit des hommes. C’était bien une entreprise de stérilisation culturelle et sociale. On ne le mesure vraiment qu’en observant l’affaiblissement continu des luttes de longue haleine (4). La déculturation et l’inconscience ensemencées par la colonisation capitaliste ont produit une impuissance à comprendre le bien commun et ses dynamiques (par exemple, la démocratie), à résister et à promouvoir, proprement terrifiante. Le terrain est redevenu fertile pour les conditionnements et les dépendances. C’est l’origine des régressions et des extrémismes qui prolifèrent.

Alain-Claude Galtié


(1) Le grand orchestre de la nature est peu à peu réduit au silence
https://www.lemonde.fr/planete/article/2013/03/30/l-orchestre-de-la-nature-se-tait-peu-a-peu_3150765_3244.html


(2) 23 Juin 1972 – Guet-apens au Pré-aux-Clercs : comment le capitalisme a effacé la nouvelle gauche
L’anti-écologisme, depuis les débuts du néo-conservatisme


(3) Ainsi Pierre Rosanvallon* qui, dans un bouquin sorti récemment, tente de substituer « la deuxième gauche » pro-nucléaire, pro-croissance marchande, donc productiviste, etc., à laquelle il appartenait, au mouvement mondial foisonnant qui a enthousiasmé les années soixante et soixante-dix en proposant une restauration du politique inspirée par le bien commun et l’écologie – la nouvelle gauche. C’est vouloir faire passer l’éteignoir pour la flamme, puisque tous les courants constitutifs de « la deuxième gauche » (prolongement de la gauche mendésiste « moderniste« ) ont traîtreusement combattu le mouvement de la nouvelle gauche, lequel était en même temps la cible des manoeuvriers de la mondialisation capitaliste que fréquentaient assidûment les premiers.
* Chaire d’Histoire moderne et contemporaine du politique au Collège de France

L’effacement du mouvement social et de ses acteurs est devenue une constante. C’est la première étape de la falsification de la représentation « démocratique« . Elle est, maintenant, le principal artifice du maintien des oligarchies – ce qui explique la diminution des répressions sanglantes.

Sur le long temps, il est curieux de voir les personnages comme Rosanvallon déplorer les dégradations auxquelles leurs actions ont depuis si longtemps largement contribué. Et, mieux encore, de les voir sollicités pour donner leurs avis et leurs recommandations (sujet ci-dessous).

Le mensonge occupe tout l’espace, interdisant la prise de conscience et les adaptations indispensables. Camouflage des responsabilités, récupération, substitution et détournement, la grande opération commencée il y a une cinquantaine d’années pour faire refluer les « forces vives » (Baudrillard) est toujours d’actualité.
Une mémoire du mouvement écologiste 3 : 1974


(4) Où l’on voit que les luttes locales ont été subverties et étouffées comme le mouvement d’ensemble, ne pouvant – comme lui – empêcher les destructions qui ont entraîné l’effondrement actuel…
Eau, têtes de bassin versant, patrimoine, etc., 50 ans d’une destruction exemplaire du bien commun


dessin de Yrrah









août 2018
 

Les lucioles symboles de la dépréciation du vivant sous le profit
(…) Au début des années 60, à cause de la pollution atmosphérique et, surtout, à la campagne, à cause de la pollution des eaux (fleuves d’azur et canaux transparents), les lucioles ont commencé à disparaître.
Le phénomène a été fulminant, foudroyant. Au bout de quelques années, c’en était fini des lucioles. (Elles sont aujourd’hui un souvenir quelque peu poignant du passé : qu’un vieil homme s’en souvienne, il ne peut se retrouver tel qu’en sa jeunesse dans les jeunes d’aujourd’hui, et ne peut donc plus avoir les beaux regrets d’autrefois).

Ce «quelque chose» survenu il y a une dizaine d’années, je l’appellerai donc «disparition des lucioles». (…)

Le vide du pouvoir en Italie, Pier Paolo Pasolini 1975 (peu avant qu’il soit assassiné dans l’Italie entièrement sous contrôle entre Gladio, Mafia et Congresso per la libertà della cultura).

Empoisonnées, écrasées, les lucioles autrefois si nombreuses ont été reléguées aux confins du perceptible par les projecteurs du totalitarisme anti-nature. Comme les résistants et les alternatifs l’ont été par les capitalistes néo-cons et leurs prédécesseurs.

Jusqu’au bout de la réification du vivant
Une quarantaine d’années de plus en plus catastrophiques plus tard, en Chine s’est développé un trafic de lucioles capturées et revendues pour amuser les gogos !  

(…) Les habitants se souviennent du temps où une multitude de lucioles se mettaient à briller dans les montagnes et la campagne alentour dès la tombée de la nuit. On en apercevait partout, dans les bois, les champs, au bord des rivières… Mais les coléoptères sont désormais en voie de disparition, tant ils ont été traqués par des personnes attirées par l’appât du gain. Leur nombre a fortement chuté, ce qui a poussé certains à étendre leur périmètre de chasse à des forêts et collines plus éloignées. Ces deux dernières années, les pouvoirs locaux se sont donc mis à interdire la chasse de ces insectes, et avec le renforcement des mesures prises par les sites de commerce électronique pour bannir leur vente, les transactions de lucioles, jadis très nombreuses, se sont peu à peu taries. Lorsqu’on les interroge à ce sujet, les habitants sont quasi unanimes : “Plus personne ici n’en fait commerce.”

(…) En juillet 2016, deux plateformes hébergées par Alibaba ont vendu à elles seules 17 424 101 lucioles. À raison d’environ 1 yuan la luciole expédiée, cela correspond donc à un chiffre d’affaires mensuel de plus de 17 millions de yuans [2,16 millions d’euros]. Un volume de ventes aussi important a valu à plusieurs sites, dont Taobao, d’être accusés d’être des “exterminateurs de lucioles”. Les médias et les associations se sont émus et ont alerté l’opinion. L’association de Yue Hua a ainsi adressé une lettre ouverte à l’Office national des forêts pour dénoncer l’activité de ces cybermarchands et dire son souhait de voir rapidement publiée une loi protégeant les lucioles.

Chine. Qui veut la peau des lucioles du Jiangxi ?

https://www.courrierinternational.com/article/chine-qui-veut-la-peau-des-lucioles-du-jiangxi












mai 2018


Agriculture et alimentation :
la « représentation nationale » représente très bien les lobbies mortifères
Selon le bon vouloir des lobbies qui ont provoqué l’effondrement en cours, le projet de loi sur l’alimentation et l’agriculture sort amputé de la chambre des députés.
Effondrement des insectes, effondrement des oiseaux, dégradation avancée des sols, pollution gravissime de presque tous les cours d’eau et des mers, destruction des têtes de bassin versant, des ripisylves, des zones humides par l’agriculture productiviste anti-nature… Rien n’y fait ! La plupart des élus restent soumis à la désinformation et à l’argent, et nous entraînent vers l’extinction.


Loi alimentation : le festin des lobbies
https://lesjours.fr/obsessions/les-lobbyistes/ep14-loi-agriculture-alimentation/

l’Assemblée cède face aux lobbies de l’agro-industrie
Loi Agriculture et Alimentation : l’Assemblée cède face aux lobbies de l’agro-industrie

l’Assemblée nationale sous influence des lobbies de l’élevage intensif
https://www.l214.com/communications/20180528-projet-loi-alimentation-deputes-lobbies-elevage




Un exemple bien de chez nous : Saint Gengoux le National :
















mars 2018
 


Destructions partout pour faire place aux hangars commerciaux





Albi : destruction de la belle ferme de La Renaudié datant du début du 19éme siècle pour faire place à un Leroy Merlin. 20 ha de terres agricoles bétonnées. Ce sera la cinquième grande enseigne de bricolage à Albi dont le centre ville est à l'agonie.
"Il faut rendre la honte plus honteuse encore en la livrant à la publicité."















février 2018

Pourrait nettement mieux faire !






à droite de la photo, on peut admirer des éléments de la buse où coulera l’eau morte des ruisseaux de Saint Gengoux





Que de surprises ! Car, comme de bien entendu, même si l'action du collectif de sauvegarde de Saint Gengoux semble avoir inspiré plusieurs avancées, personne n'a pris contact avec nous, ni pour avis, ni pour information.


Or, le chantier en cours démontre pleinement la justesse des démonstrations faites par le collectif (1). 

Nous notons avec une petite satisfaction que "au niveau de la plateforme le ruisseau retrouvera l'air libre et son écoulement naturel"... Admirable langage technocratique qui gomme la réalité historique et écologique du lieu : la plateforme doit être le Pré A l'Agasse bouleversé par l'implantation du supermarché et du parking. Evidemment, il ne s'agira que d'un simulacre de ruisseau privé de son lit majeur, donc sans la diversité biologique qui pouvait être restaurée à ce niveau et, plus encore, en amont. L'eau de cet "écoulement naturel" sera celle - morte - des ruisseaux dévastés dans le haut de la tête de bassin, plus celle de Manon - morte également et toujours polluée par la décharge brute non curée en haut du Vallon.

De même, le "diagnostic faune et flore mené sur l'ensemble du Ruisseau de Nolange depuis la route de Culles les Roches" (sans doute depuis les Champs de Nolange ?) qui "vise à faire retrouver le lit naturel au ruisseau en amont de la cité" n'est pas fait pour nous déplaire. 

Mais, au fait, et le Ruisseau du Vernay dont l’eau était très prisée des Jouvenceaux qui lui attribuaient des vertus thérapeutiques ? Lui aussi a été saccagé, réduit à un fossé au bord de la Route du Creusot, lui aussi a été busé à l’occasion de la construction du remblais de la DDE (!) réalisé exactement dans le lit des ruisseaux… Va-t-il bénéficier d’un peu d’attention ?

Mais la confusion perdure entre le "cours d'eau" juridique (même morte et contenue dans une buse, son eau garde la qualité juridique de "cours d'eau" : Arrêt EARL Cintra) et le ruisseau vivant, avec ses végétaux, ses animaux, ses éléments nutritifs pour l'aval, ses ripisylves, etc

La réouverture par ci et la réhabilitation en amont ne font pas oublier qu'un ruisseau enterré dans une buse, même de 1200mm, n'est pas un ruisseau. Et que la restauration par tronçon n'existe pas. C'est mieux que la station-service aux cuves plongées dans la nappe phréatique qui était initialement prévue, mais cela devrait inclure un programme complet de restauration de la continuité des ruisseaux de cette tête de bassin, depuis les sources jusqu'à la Grosne. Comme souligné maintes fois, cela aurait une certaine importance du nord au sud, jusqu'à la Méditerranée, surtout avec le réchauffement climatique et l'effondrement de la biodiversité qui s'affirment ! 


Il est clairement dit que, dans la Rue des Tanneries, "la canalisation eaux pluviales (...) d'un diamètre de 1200mm permettra notamment de conduire le Ruisseau de Nolange et la Source de Manon". Invraisemblable ! Réflexion de tuyaucrate déconnecté de l'eau et de la vie. On ne parle pas juridique là (2) ! Le Ruisseau de Nolange, qui déjà résulte de la réunion du Ruisseau du Vernay et d'autres rus, n'est plus un "ruisseau" dès qu'il est détruit, à plus forte raison conduit dans une buse. En cela, ce chantier viole une nouvelle foi la Loi sur l'Eau et les Milieux Aquatiques. En effet, c'est l'ONEMA, elle-même, qui a informé le Comité de Rivière des conditions du respect de la LEMA :
"le projet initial ne prévoyait pas d’intervention sur le ruisseau, il n’était donc pas soumis à la loi sur l’eau.", déclaration de l'ONEMA rapportée dans le compte rendu officiel du Comité de Rivière du 9 mars 2015 (page 14 : http://www.eptb-saone-doubs.).
Car toute intervention sur l'ancienne buse où l'eau a le statut juridique de "cours d'eau" entraîne l'application pleine et entière de la Loi sur l'Eau. Donc de la restauration du ruisseau à l'air libre.

Pour quand la réouverture de bout en bout de la cité et la restauration de la continuité écologique ?




(2) rappelons encore qu'un cours d'eau enterré sur plus d'une dizaine de mètres meurt. C’est, par définition, un fameux obstacle à la continuité écologique ! A St Gengoux, plusieurs centaines de mètres sont busés. La Loi sur l’Eau serait muette pour une rupture de cette étendue ?









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TOUT CE QUI A ÉTÉ MANQUÉ



février 2018

Marc Veyrat dézingue les "salopards de lobbyistes", responsables de la malbouffe

Marc Veyrat vient de décrocher trois étoiles pour la Maison des bois, à Manigod en Haute-Savoie, après l'incendie qui avait ravagé son restaurant en 2015. Le chef au chapeau était l'invité de la matinale d'Europe 1 pour évoquer sa triple distinction. Il en a profité pour pousser une colère et s'insurger contre l'industrie agro-alimentaire qu'il juge destructrice pour la planète et les générations futures.

"Les gens mangent tout et n'importe quoi". Le chef, qui invite justement au plaisir, s'insurge contre la malbouffe, son combat. "La cuisine, l'alimentation populaire est un danger aujourd'hui, un danger pour nos gamins et nos petits-enfants' s'insurge-t-il. "Parce qu'il y a une bande de salopards de lobbyistes qui se sont emparés de la planète, qui font de la production et qui mettent la planète en danger avec des saloperies qu'ils mettent dans la terre. Les gens ne se rendent pas compte qu'ils mangent tout et n'importe quoi. Nutella devrait être supprimé. Monsanto devrait être supprimé." Et le chef continue de brosser le tableau négatif : "Les farines sont génétiquement transformées aujourd'hui. Ce n'est pas normal. Il faut donner les informations et les solutions pour que tout le monde ait accès aux produits naturels." (...)









janvier 2018








Michel Chevalier

La résistance à la dégradation de la biosphère et aux dénis de démocratie et de justice perd un acteur aussi décidé que sympathique. Soutien de l'action pour la sauvegarde de Saint Gengoux le National, il avait particulièrement insisté sur les risques d'aggravation de la désertification commerciale.  








Le choix de la désertification et de la malbouffe






Cette grande distribution qui affame les paysans et supprime les PME






20 décembre 17




CANTINE SCOLAIRE BIO ET JARDIN COMMUNAL BIO VONT ENSEMBLE


Le restaurant scolaire de l'école Aimé Legall, à Mouans Sartoux, est 100% bio depuis 5 ans. Avec de vrais cuisiniers pour faire un milliers de repas par jour, sans ruiner les parents





LES LÉGUMES VIENNENT DU JARDIN COMMUNAL TENU PAR UN MARAÎCHER RÉTRIBUÉ PAR LA COMMUNAUTÉ :

« la collectivité s’occupe de la production et de l’alimentation et, du même coup, préserve les terres agricoles péri-urbaines, ce qui est essentiel pour les années à venir (...) »









14 décembre 17
COMMENT REVITALISER LES CENTRES-VILLES, DES CENTRES-VILLES SOUVENT MORIBONDS À CAUSE DES GRANDES SURFACES ?

Frédéric Chéreau, le maire de Douai appelle le gouvernement à geler l’implantation de nouveaux supermarchés en périphérie des villes moyennes :

"Tous les commerces créés en périphérie, avec des entreprises qui vous vantent toujours que cela va créer beaucoup d’emplois, que cela va attirer beaucoup d’activité… Non ! La consommation n’augmente plus, cela ne crée pas d’emplois. Cela n’attire pas d’activité, cela déplace de l’activité commerciale. A 5 ans, à 10 ans cela crée des friches. Aux Etats-Unis, c’est 17 millions de mètres carrés de friches. Est-ce qu’on va vers cela aujourd’hui. Je le crains. Les friches, on les a en centres-villes, on va les avoir en périphérie aussi. Ce n’est pas raisonnable ce créer de nouveaux mètres carrés !"
https://www.franceinter.fr/…/le-journal-de-8h-14-decembre-2…






14 décembre 17
DÉSERTIFICATION, DESTRUCTION DES TERRES ET DES ESPACES HUMIDES PAR LES SUPERMARCHÉS

La responsabilité de ces marées de grandes surfaces dans la dévitalisation des centres-villes est bien réelle...


ÇA COMMENCE, ENFIN, À BOUGER !





14 décembre 17
Les villes moyennes vont-elles mourir ?
"On est peut-être trop près des centres commerciaux. (...)"
Le problème à l’envers. Ne serait-ce pas ces "centres" qui sont trop près du centre ? Trop près de tout, d’ailleurs, car, où qu’ils soient, ils ruinent tout alentour.






Des ateliers et des conférences peuvent être proposés et sont ouverts à chaque adhérent.

En Auvergne, un magasin autogéré sauve un village de la désertification

La fermeture de la dernière épicerie du village entraînait le centre-ville de Sauxillanges vers la désertification. Mais les habitants ont refusé cette fatalité en donnant naissance à l’Alternateur, un magasin autogéré par près de 70 bénévoles.

(...) le directeur de la supérette fermée a préféré implanter un Carrefour à l’extérieur du bourg. « Il n’y a pas de trottoir jusque là-bas, donc impossible d’y accéder sans voiture », précise la Sauxillangeoise, née il a 57 ans dans le village.

Pour ne pas laisser mourir à petit feu le village de 1.200 habitants, un magasin citoyen, l’Alternateur, qui fonctionne grâce à la volonté de bénévoles, a ouvert le 23 septembre dernier. Christine fait partie des dix femmes qui ont permis à ce lieu de vie d’exister.








Dordogne : une vie bio et écologique, Saint-Pierre-de-Frugie l'a testée, de nouveaux habitants l'ont adoptée

Interdiction des pesticides, bistrot-épicerie "bio", école Montessori: en voie de désertification voici seulement quelques années, le village de Saint-Pierre-de-Frugie (Dordogne), aux confins du Périgord Vert, a radicalement inversé la tendance en misant sur l'écologie et la qualité de vie.
(...)
Pour enrayer ce déclin, le maire et son équipe décident de faire un pied-de-nez à cette "civilisation de l'hyper", source de tous les maux des villageois. Saint-Pierre-de-Frugie va prendre son temps là où tout le monde va vite et se lancer dans une transition écologique exemplaire.
(...)
"En améliorant l'environnement, en rachetant les zones humides tout autour de la commune, on s'est dit qu'il y avait quelque chose à faire pour l'écotourisme", explique le maire. Neuf sentiers de randonnée ont été ouverts et le petit patrimoine a été rénové en matériaux 100% écologiques.

C'est exactement le modèle de SlowFood et CitySlow. Ce qui a été proposé à Saint Gengoux le National.



















Des agriculteurs rachètent un Lidl pour vendre leurs produits

A Colmar, 35 agriculteurs ont repris un ancien Lidl. Depuis le mois de novembre, l'enseigne "Cœur paysan" de Colmar commercialise des produits locaux. Un concept qui plaît aux consommateurs.

"Ici c'est notre coquille, et on y met nos produits. Moi, je suis maraîcher et je vends mes tomates ici. Nous assurons des permanences à tour de rôle pour être au contact des clients. Et ça permet d'écouler nos produits au prix juste. Souvent dans les filières classiques, les prix en grande surface n'ont rien à voir avec leur valeur économique. Nos produits ont un prix et c'est ce qu'on a envie de dire avec ce magasin. Et les gens le comprennent. Les clients qui viennent chez nous ne vont plus en supermarché classique. On a un peu trop oublié que le paysan du coin est essentiel".














Comme c’est curieux, cette victoire citoyenne exemplaire a eu lieu en 2014 et personne n’a pensé à nous en parler !
L’exemple de Saillans (Drôme) 
1 200 habitants au pouvoir à Saillans, dans la Drôme
pour refuser un supermarché à l’entrée du village

L’histoire commence en 2010 avec un projet de supermarché. Le maire était pour, les habitants contre. Des citoyens se sont présentés aux élections municipales. Leur liste a gagné et, depuis, la révolution participative est en marche.

« On voulait garder le cœur du village vivant », raconte Mireille. Dans ce village de 1 240 habitants on compte deux boulangeries, une charcuterie, un magasin bio, deux bars et une épicerie. « Nous avons organisé une veille citoyenne et des manifestations pour bloquer la départementale. » Une pétition a recueilli plus de 800 signatures. Il faut dire qu’à Saillans, le terrain est fertile en mobilisations citoyennes : la commune compte près de 40 associations, dont Pays de Saillans vivant, l’association contre le projet de supermarché.


Devant la fronde, les enseignes Casino-Intermarché préfèrent abandonner le projet, au grand dam du maire MoDem sortant, François Pégon. L’énergie qui se dégage de la lutte donne des ailes. Les habitants se prennent à rêver d’une autre politique.

Des réunions publiques sont organisées à l’approche des municipales de 2014. Plus de 250 participants et une formule détonante : « Pas de programme, pas de candidats, la liste c’est vous ! », une liste est constituée, avec 22 candidats pour 15 places.

Trois idées fortes rassemblent le groupe d’habitants : la transparence, « l’accès de tous à l’information », la collégialité au sein de l’équipe municipale « pour éviter que le maire et le premier adjoint s’accaparent le pouvoir » et la participation des citoyens à la gestion de la commune. « Le régime représentatif confisque la démocratie. La citoyenneté ne se résume pas à un vote tous les six ans. »

Trois semaines avant les élections, le groupe nomme une tête de liste. « On a essayé de tenir jusqu’au bout pour ne pas avoir une personne désignée ». À la réunion ce jour là, Vincent est absent, il travaille comme veilleur de nuit. La liste souhaite désacraliser la fonction d’élu.

Le soir de l’élection du premier tour, le 23 mars 2014, la victoire est écrasante, 57 % des électeurs votent pour la liste « Autrement pour Saillans… tous ensemble » avec un taux de participation record de près de 80 % pour 1 070 inscrits.

Depuis, un vent nouveau souffle sur Saillans. La mairie est comme une ruche. Christian, un habitant, la soixantaine passée, témoigne : « Je vais à la marie comme je vais chez moi, je ne dis pas “monsieur le maire”, la porte est ouverte. ». La mairie a été rebaptisée la « maison commune ». Les agents techniques – une dizaine de personnes – en ont le tournis : « Dans des villages de cette taille, normalement, on voit les conseillers municipaux deux fois par an. Ici, on les croise tous les jours ! »









La prise de conscience de la nuisibilité des supermarchés se répand

Les centres-villes se vident, « comme une maladie se propage » 

Le secrétariat d’Etat au Commerce organise des Assises pour la revitalisation des centres-villes.

« Le phénomène a commencé au milieu des années 60 avec l’apparition des grandes surfaces en périphérie, retrace pour L’Express Jean Girardon, maire du village de Mont-Saint-Vincent en Saône-et-Loire, chargé de représenter l’association des maires de France aux Assises de Bercy
Jean Girardon vient de faire paraître Sauver la démocratie. Regards sur la démocratie au XXIème siècle (L’Harmattan)









Le projet de nouveau centre commercial cause la perte de ses promoteurs 
Révolution en Saône et Loire :
les idolâtres des grandes surfaces sont chassés de la mairie de Tournus par les défenseurs des centres villes animés
Un petit rappel : la Saône et Loire est le territoire où il y a la plus grande densité de supermarchés et la plus grande perte d’artisans et de commerçants. Stérilisation des centres villes, désertification des villages, dégradation de la campagne alentour en banlieue, bétonnisation des terres agricoles, destruction des sources, des ruisseaux, de leur nappe phréatique, pollutions diverses et variées… Jusqu’à présent, rien n’arrêtait les promoteurs, leurs élus affiliés et les fonctionnaires détournés. 
Serait-ce l’amorce d’un changement ? 
Un seul tour aura donc suffi pour élire le nouveau maire de Tournus (Sâone-et-Loire). Bertrand Veau, à la tête de la liste citoyenne d’opposition, a obtenu 61,63% des voix. Juste derrière, arrive le maire sortant, Claude Roche avec 23,07% des voix. 
https://www.youtube.com/watch?v=d3l8Sd3AtNk
le site de Tournugeois Vivant qui a mené la lutte
Sur la destruction des campagnes, etc.















 

mais il est des élus qui sauvent la mise... l'exception confirme la règle !
PUY-GUILLAUME, LES IDEAUX DU VILLAGE

«Les demandes d’installation de supermarchés - toutes refusées par le plan local d’urbanisme qui interdit les surfaces commerciales supérieures à 150 mètres carrés - commencent à se calmer un peu…».

(...) L’historien qui s’attaquera à ce chapitre de l’américanisation de la France aura des éléments à charge pour établir ce bilan territorial calamiteux..


Les Puy-Guillaumois ont-ils conscience qu’ils ont livré une superbe bataille, refusant à la grande distribution ce que Bothorel et Sassier appelaient la «rente de situation» ? Car le secteur ne s’est pas cantonné aux villes. Il a détricoté les campagnes de leurs équipements commerciaux au titre d’une «modernisation» dont les coûts ne sont pas évalués. Seuls quelques îlots ont résisté à la tempête. Puy-Guillaume est sorti victorieux d’un long combat. La voici symbole d’une France où la politique la plus noble réinvente le territoire.

















Quand tant d'autres ne pensent qu'à détruire,
certains restaurent et revalorisent

« En améliorant l’environnement, en rachetant les zones humides tout autour de la commune, on s’est dit qu’il y avait quelque chose à faire pour l’écotourisme »

Aussitôt dit, aussitôt fait : neuf sentiers de randonnée ont été aménagés dans les environs et tout le petit patrimoine du village a été restauré grâce à des matériaux écologiques.

Résultat ? Eh bien les touristes sont venus ! Il a donc été possible de réaliser la quatrième étape du projet : la construction d’un gîte rural et écologique destiné à accueillir les visiteurs.


Mais ça ne pouvait pas s’arrêter en si bon chemin. Les touristes, aussi écolos soient-ils, ont besoin de se rafraîchir et de se nourrir. En 2013, le village a donc rouvert les portes de son bistro dont la gestion a été confiée à un gérant venu de l’extérieur.

Dans la foulée, le village a même eu droit à l’ouverture d’une épicerie bio alimentée par les agriculteurs de la région.



Retour de l’animation, retour des commerces, arrivée de nouveaux habitants… Il ne restait plus qu’à rouvrir l’école. Et, vu que l’éducation nationale y restait opposée, le maire a soutenu une institutrice qui souhaitait ouvrir une école Montessori. Bonne pioche : non seulement ça  a marché mais, en plus, en une année scolaire seulement, les effectifs ont déjà doublé (l’établissement accueillant désormais 20 élèves) !


la suite :















Les nouvelles cités radieuses

Les expériences se multiplient en France, proposant une autre conception de l'habitat individuel, original et moins consommateur d'espace.

Les villes s'étendent dans un désordre pavillonnaire sans limites. Les maisons individuelles adoptent les formes standard des catalogues de promoteurs, imitations pour certaines d'un style régressif néofolklorique. Toits pentus, tuiles, crépis, balconnets, fausses poutres et faux colombages, cours bétonnées et thuyas dessinent dans toute la France un habitat monotone, sans identité. Dans ces nouveaux faux villages, chacun est enfermé chez soi, avec ses deux voitures bien rangées dans le garage, souvent loin de tout commerce. Ce qui constitue pour les pouvoirs publics un vrai casse-tête pour desservir et équiper ces cités excentrées, à moins de penser que les réserves de carburant soient éternelles.
(...)
Lutter contre l'étalement des villes en densifiant l'habitat sur des petits lots. Bâtir à des coûts serrés (100 000 euros par maison, par exemple) pour garantir des pavillons à loyer modéré. Mais aussi expérimenter des matériaux industriels comme le béton, le métal, le verre. Rechercher d'autres volumes, jouer avec la lumière, la couleur et la verdure.











à Damazan, Lot et Garonne, le Château Comtal du XVIIème siècle (à l'arrière plan) va accueillir la nouvelle Maison de Santé 


à Saint Gengoux le National, les maisons de tanneurs du XVIIème siècle ont été démolies pour faire un hospice en béton


Aux défenseurs du patrimoine, il a été répondu : on ne peut rien en faire, c'est pas aux normes.







Centres-villes morts, périphéries

moches, merci qui? 

Les centres se meurent dans beaucoup de villes moyennes. La faute à 20 ans de construction frénétique de zones commerciales périphériques et un conflit, toujours présent, entre aménagement du territoire et développement (soi-disant) économique. Bientôt des "Death Malls", comme aux Etats-Unis?














TOURNUS
500 personnes manifestent contre la désertification par les supermarchés


Dans la région de la plus forte concentration de grandes surfaces, là où même des villages ont été vidés de dizaines d'artisans et de commerces, là où beaucoup en réclament davantage tant ils ont été conditionnés, c'est une première ! 


Le début d'une prise de conscience ?








Contre la désertification de Tournus et alentours par les supermarchés





















Après 50 ans d'erreurs et de saccages, la restauration de la Lemme, ruisseau du Jura
Depuis plusieurs années, le Parc du Haut-Jura travaille à la restauration des zones humides du bassin de la Lemme. Reméandrement, comblement des drains, effacement des seuils, sans oublier les actions d'animations et de sensibilisation, un projet ambitieux associant les habitants à l'intérêt de gérer autrement les zones humides.













Une renaissance qui réjouit tout le monde





Remise à jour du Nebelbach à Seefled (Suisse)























Une prise de conscience du saccage des campagnes, des villages et des cités par les supermarchés ?




1 émission sur France Inter :



des Assises pour la revitalisation économique et commerciale des centres-villes 


Encore sur France Inter : le recul des services publics en zone rurale (Aubusson)










Alors, les anciens s'en souviennent, il y avait des écrevisses à pied blanc

Un professionnel du tourisme a lancé une alerte stimulante. Il s’interroge :
"Et si sa culture, sa gastronomie, ses vins et ses paysages diversifiés ne suffisaient plus à la France pour séduire ?"
"Tourisme en péril : redonner à la France la capacité de séduire" par Jérôme Tourbier (JC Lattès)
"(...) La France a pour la première fois quitté le podium des nations touristiques en termes de recettes. Nous sommes passés de la troisième à la quatrième place.
Le seul pays du Top 20 mondial avec la Thaïlande à connaître une baisse de revenu liée au tourisme.

Nous perdons du terrain par rapport à nos voisins européens et par rapport aux États-Unis. Un touriste dépense trois fois plus en Allemagne qu’en France.

Depuis quinze ans, notre offre est peu en rapport avec les attentes des nouveaux voyageurs. C’est la qualité de nos capacités d’accueil qui est en cause. Il faut investir et former. Si nous retrouvons le niveau de croissance du tourisme mondial, l’industrie touristique apporterait un point au PIB de la nation, des milliers d’emplois pour les jeunes.
https://www.prestaplume.fr/tourisme-peril-jerome-tourbier/
Il y a, en effet, beaucoup à dire ! Et il y a encore plus que ne le soupçonne Jérôme Tourbier.

"Redonner à la France la capacité de séduire" est déjà un combat d'arrière-garde ! Le geste en est d'autant plus méritoire. Hélas, la destruction est déjà très avancée, plus avancée que l'auteur ne le croit, tandis que la conscience ne s'éveille pas encore.
Bien sûr, l'accueil (!) et la qualité des équipements, la propreté, des plats qui ne sortent pas de pochettes réchauffées, etc. Mais aussi les paysages, le patrimoine, l'ambiance... L'auteur évoque la diversité des paysages. La diversité, parlons-en ! Jérôme Tourbier ne semble pas avoir conscience de l'effondrement de la diversité biologique et de ce qu'elle signifie. En France même, les insectes, les oiseaux, les populations du sol, les amphibiens, les mammifères, les populations aquatiques, etc. sont en grande régression (1). Rien de comparable avec ce qui bougeait encore partout dans les années cinquante-soixante.

Par rapport au temps où, en effet, on pouvait s'extasier devant les beaux paysages de la France, les campagnes ont été vidées. Elles ont été vidées de leurs paysans, ceux qui travaillaient avec l’écosystème, sacrifiés par la concentration capitaliste décidée dès le début de la Cinquième République (c’était le grand enjeu du coup d’État gaulliste) :
Plan Pinay-Ruef, 1958
Comité Rueff-Armand sur les obstacles à l'expansion économique, juillet 1960 (suppression des "obstacles à l’expansion économique").

Comme c’est bien dit ! Pour la France, c’est là qu’a vraiment débuté la déstructuration culturelle, économique, sociale, écologique, etc. Tout déstructurer, supprimer les résistances, prévenir les contestations, casser tous les liens pour laisser libre cours aux prédateurs du bien commun... C’est à ce moment que l’on peut dater le début de la fin.

Alors, les anciens s’en souviennent, il y avait des écrevisses à pied blanc à Saint Gengoux le National.

Les campagnes ont été vidées de leurs hommes, et remplies de machines, de béton, de bitume et de poisons (surtout en France). Les animaux, les végétaux, les sols, les zones humides, les têtes de bassin versant, le patrimoine architectural et l’urbanisme… rien n’a été épargné par la guerre pour le profit. On peut maintenant se promener sans voir un mammifère libre, sans presque voir d'oiseaux et de papillons. Les populations ont, au moins, diminué de moitié en 25-30 ans !
L'Europe a perdu plus de 400 millions d'oiseaux d'espèces communes en 30 ans
http://www.lemonde.fr/planete/
 

Europe’s birds are disappearing

La Terre a perdu la moitié de ses populations d'espèces sauvages en 40 ans

Bien sûr, les campagnes ont aussi été vidées de leur diversité végétale. Impossible de refaire l’herbier d’il y a 40 ans ! Et, souvent, le silence a succédé à l'orchestre des animaux :
"En cinquante ans, je n’ai pas rencontré de différences partout où je vais. Mais cinquante pour cent des sons dans mes archives proviennent d’endroits où les habitats n’existent plus. En une période de temps très courte..." Avant d’ajouter, dans un français teinté d’accent américain, et en pesant sur les syllabes : "C’est la fin des haricots."
Le grand orchestre des animaux
https://www.franceculture.fr/o

L’effondrement est global. Rien n’y échappe, et chaque perte amplifie le processus.

Les alertes se succèdent depuis des dizaines d'années sans ralentir le processus de destruction - excepté sur les côtes, mais même la Loi Littoral est menacée :

La plupart des paysages français chers à Jérôme Tourbier, l’auteur de Tourisme en péril, qui est probablement un peu trop jeune pour avoir pris conscience de la différence avec ce qui a précédé, ces beaux paysages ont largement été défaits.
"Les paysages français s’uniformisent, deviennent tous pareils car à l’entrée de chaque ville, les communes adoptent tous la même politique qui est : d’avoir une zone commerciale regroupant un vaste supermarché avec autour des magasins spécialisés appartenant à des enseignes connues type Intersport, Gemo, la boucherie, Buffalo grill, Jardiland, Boulanger, But,Mc Donald, Quick, Lidl, Cache cache, Bonobo…

Ce modèle d’activités est en déclin et nuit terriblement à la qualité de vie des citoyens.Quel est l’intérêt d’aller à Savenay ou Pontchâteau ou Trignac ou St Herblain ou Vannes ou Béthune ou Douai ou Aix en Provence ou Loches… si l’entrée des villes est à chaque fois identique !

Des paysages uniques et variés , ça c’était avant, et c’est ce qui faisait la richesse et le prestige de la France. Aujourd’hui, on assiste à une américanisation, à un stéréotype de paysages reproduit à l’infini. Pourquoi s’obstiner à reproduire le même schéma ?! "
pétition contre la construction d’un centre commercial à La Hirtais – Pontchâteau 44160

La Saône et Loire était riche de ses paysans, artisans, commerçants, de ses productions diversifiées en chaque lieu, de ses paysages animés, de ses eaux à truites et écrevisses, de ses cités et villages préservés. Aujourd’hui, on lit partout l’histoire du saccage des 60 dernières années.
Les cités de Chalon sur Saône et Mâcon sont devenues deux cancers étendus sur la campagne. Deux horreurs qui font oublier ce qui subsiste à l’intérieur des murs ! Même dans un secteur labellisé "Pays d'Art et d'Histoire", les abords de deux cités de grande histoire, Cluny et Tournus, sont défigurés.
Pays d'Art et d'Histoire entre Cluny et Tournus
un Plan de Paysages a été élaboré, puis abandonné sous les pressions :

A Tournus comme à Pontchâteau, la vie de cette belle cité est menacée par de nouvelles implantations de grandes surfaces tueuses de commerces locaux :
A Saint Gengoux le National, dans les années 1970, en plusieurs années d’actions, un premier collectif d'habitants n’a pas pu sauver de la destruction un faubourg renaissance (les Tanneries). La même triste histoire s’est reproduite dans les années 1980-90 malgré la résistance de l'association Villa Vallis : un pâté de maisons médiévales a été détruit intra-muros, au coeur de la zone protégée, puis d'importants remblais ont été construits en travers de 3 ruisseaux. Récemment, il a fallu 9 années d’alerte et d’information, développées dans un climat d’hostilité totale, pour empêcher la construction d’une station-service dans le lit du ruisseau, ses cuves d’hydrocarbures plongées dans la nappe phréatique. Le traitement réservé au ruisseau auprès duquel a été construite la cité médiévale – le Nolange - montre l’étendue de la rupture avec l’histoire, le patrimoine et le travail des anciens. Mais tout n’est pas encore gagné : un supermarché, avec son parking et ses gaz d’échappement, risque d’être construit demain au même emplacement, juste à l’entrée de la cité, au milieu de ce qui avait été un paysage remarquable jusqu’au début des années 1980.
L’eau perdue de Saint Gengoux le Royal - première partie : le Ruisseau de Nolange
https://renaissancerurale71.wordpress.com/
L’eau perdue de Saint Gengoux le Royal – seconde partie
https://renaissancerurale71.wordpress.com/2015/08/09/leau-2/

Presque partout le saccage continue ! Pourtant, cela n’est pas faute d’avoir identifié les coupables et la plupart des conséquences :
"En cassant les prix sur quelques rares mais symbo­liques produits, les grandes surfaces se sont enrichies en ruinant les pompes à essence, les commerces de bouche, les drogueries, les quincailleries, des milliers de commerces indépendants spécialisés ou de proximité, des milliers d'artisans, et même des milliers de producteurs et fournisseurs. Les résultats sont objectivement inacceptables. Avec, en plus, des prix supérieurs à ceux de nos voisins eu­ropéens!"

Et encore :
La Grande Distribution. Enquête sur une corruption à la française, par Jean Bothorel et Philippe SassierFrançois Bourin éditeur, 2005.

Comment la France est devenue moche par Xavier de Jarcy et Vincent Remy
http://www.telerama.fr/monde/comment-la-france-est-devenue-moche,52457.php

Le retour de la France moche : merci la loi Macron
En catimini, les décrets d'application de la loi Macron actuellement en discussion rêvent d'une libéralisation des règles d'implantations des panneaux publicitaires dans les petites villes et villages. Bienvenue au pays de la laideur et de la grande distribution triomphantes !

Pourquoi la France est devenue moche ?...

Et cela n’est pas, non plus, faute de connaître les solutions :
"Michel Charasse, tel Astérix en son village gaulois. Cette figure de la République, maire pendant trente-trois ans et sénateur, avait l’énergie d’un Don Quichotte et s’est battu contre les moulins non imaginaires d’une terrible machine à broyer la sociabilité urbaine : la grande distribution. Monuments de la schizophrénie nationale, les supermarchés se sont employés, avec la complicité des politiques, à gommer des territoires tout ce qui fabriquait de la diversité et ce qu’on appelle aujourd’hui de l’authenticité. Déversant dans les provinces les plus reculées des produits désaisonnalisés, essentiellement industriels, au simple motif d’un pouvoir d’achat qui a coûté la vie à des milliers de PME et des artisans, ils ont planté des hangars hideux aux périphéries des bourgs et villes, étalé leurs parkings et leurs enseignes criardes. Ils envahissent les boîtes aux lettres de publicités intempestives et la presse régionale, gavée d’annonces, évite de les épingler."
Puy-Guillaume, les idéaux du village par Gilles FUMEY




(1) une alerte de l'été dernier :
Les guêpes témoins de l'effondrement


dessin de Konk